Dans le cadre de la mise en œuvre des recommandations du Sommet mondial pour le développement durable (2002) et du Congrès mondial sur les parcs à Durban (2003), l’Etat du Sénégal s’était fortement engagé dans la conservation de la biodiversité marine et côtière. Cet engagement s’est manifesté en novembre 2004, par la création de cinq (05) Aires Marines Protégées (AMP) d’une superficie globale de 1030 km² (103 000 ha) à Saint- Louis, Cayar, Joal-Fadiouth, Abéné et Bamboung.

Cette volonté de l’état du Sénégal d’accentuer les efforts de conservation des ressources marines et côtières tout le long du littoral, s’est d’avantage manifestée avec la création de la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées (DAMCP),sous le Décret n° 2012-437 du 10 avril 2012 portant répartition des services de l’Etat et du contrôle des établissements publics, des
sociétés nationales et des sociétés à participation publique entre la Présidence de la République, la Primature et les ministères.

A ce jour, le réseau d’aires protégées placé sous la tutelle de la DAMCP est riche de 12 AMP et deux (02) réserves naturelles et s’étend sur 456 360 ha.

Pour asseoir une bonne politique de conservation des ressources marines et côtières au niveau de son réseau, des orientations stratégiques spécifiques ont été assignées à la DAMCP pour la mise en cohérence des programmes de gestion durable tout en leur donnant un caractère inclusif et participatif.

L’objectif principal à court et moyen terme de cette Direction est l’extension du réseau d’AMP et la mise en place d’un cadre institutionnel de gestion de ces espaces en intégrant et en valorisant les initiatives communautaires afin de favoriser l’adhésion et la participation de tous les acteurs impliqués dans cette dynamique.

Cette dynamique, conjuguée aux initiatives endogènes des communautés côtières pour faire face aux effets des changements climatiques, devrait entre autres permettre à notre pays d'atteindre à terme une meilleure couverture de son espace marin et côtier en AMP.

Cette adhésion des communautés côtières à la politique de l’Etat pour la mise en place d’un réseau cohérent et interconnecté d’aires marines protégées, dans un contexte de boulimie foncière, revêt un cachet exceptionnel. Elle démontre la pertinence d’une approche qui place les acteurs au centre des processus. D’ailleurs la DAMCP a capitalisé la démarche dans un document paru en 2015, intitulé : « Guide méthodologique pour la mise en place et l’élaboration participative des plans d’aménagement et de gestion des AMP ».

Des protocoles de surveillance participative des paramètres bioécologiques, validés par les partenaires scientifiques, sont déroulés au niveau de chaque site pendant les 4 saisons hydro climatiques. Aujourd’hui, les communautés locales apprécient positivement et adhèrent à la création des AMP. Ainsi, face aux défis liés aux changements climatiques, les AMP participent à la lutte contre l’érosion côtière, renforcent la résilience des écosystèmes et des communautés vivant sur le littoral et contribuent à la lutte contre les émissions des gaz à effet de serre.

 

Toutefois, il reste des défis importants à relever liés à la gestion et à la consolidation des acquis ainsi que les efforts de classements (2,88 % en 2021) pour atteindre les objectifs de 10% fixés. Un effort particulier de classement reste à faire particulièrement aux niveaux des grands fonds marins et autour des montagnes sous-marines.

D’autres défis et opportunités liés aux découvertes récentes des gisements gaziers et de pétrole doivent être considérés et les enseignements tirés de l’expérience des autres en matière de gestion et de conservation des ressources marines et côtières

Ce qui revient à dire que des défis il y en a ; mais il y’en aura toujours. Car comme le disait l’autre « en matière de conservation de la nature tout succès contient les germes de son échec, notamment de par les convoitises qu’il suscite ». Mais au pessimisme de la raison opposons l’optimisme de la volonté ; car il est permis de rêver pour concevoir le monde tel qu’on souhaiterait qu’il soit.

Faisons-en notre sacerdoce.